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«La Damnation de Faust» à la Halle aux Grains avant Paris et Vienne

«La Damnation de Faust» à la Halle avant Paris et Vienne Tugan Sokhiev, l'Orchestre du Capitole et les voix solistes d'Olga Borodina et Bryan Hymel à la Halle. / Photo DR, () Tugan Sokhiev, l'Orchestre du Capitole et les voix solistes d'Olga Borodina et Bryan Hymel à la Halle. / Photo DR-

«La Damnation de Faust» à la Halle aux Grains avant Paris et Vienne

En s'envolant pour Paris, puis pour une tournée européenne qui les mènera de Varsovie à Munich, via les Pays Baltes et Vienne, les musiciens de l'Orchestre du Capitole ont emporté «La Damnation de Faust», la légende dramatique d'Hector Berlioz.
Ce chef-d'œuvre de la musique française figure désormais au répertoire de Tugan Sokhiev qui l'a dirigé pour la première fois à la Halle en février 2010.
En s'attaquant à ces pages, le jeune directeur musical de l'Orchestre du Capitole a vite compris qu'il devait ici relever un beau défi : partition lyrique inclassable, «La Damnation de Faust» accorde autant d'importance à l'orchestre et aux chœurs qu'aux seuls solistes. Même si le compositeur a réservé aux trois principaux personnages des airs d'une grande difficulté (Faust n'est pas à la portée de tous les ténors), l'imagination dramatique de l'œuvre trouve souvent son expression dans les interventions de l'orchestre et des formations chorales.
Conscient que là réside la vraie nature de l'ouvrage, Tugan Sokhiev se montre constamment attentif à la qualité du discours orchestral, à l'équilibre entre le chant et les instruments. Précis dans le détail (bravo aux solistes de l'orchestre et au cor anglais de Gabrielle Zaneboni), soucieux de la continuité dramatique de l'œuvre, il privilégie la clarté, les couleurs d'une orchestration raffinée, mais d'humeur changeante, traversée de pages symphoniques comme la fameuse Marche hongroise ou le délicat Ballet des Sylphes.
Le galop de la chevauchée vers l'abîme du Pandémonium est vertigineux, les chœurs des esprits célestes et des enfants, sont admirables de ferveur par les voix du magnifique Orfeon Donostiarra et de la Lauzeta-Chœur d'enfants de Toulouse. Côté solistes, le jeune ténor américain Bryan Hymel est une révélation à Toulouse.
La solidité des moyens, le contrôle de la ligne, la qualité de la diction, le sens dramatique font de lui un Faust sur lequel il faudra désormais compter. À ses côtés, la basse britannique Alastair Miles habite le personnage de Méphistophélès d'une voix souple et nuancée. Olga Borodina est une Marguerite somptueuse de timbre et de raffinement vocal. Dans ses deux airs, la mezzo-soprano russe fait entendre d'exquises inflexions et couleurs. Ses deux airs sont sublimes d'émotion retenue. Elle et ses partenaires étaient hier soir à Paris avec le Capitole, avant Vienne à la fin du mois.